Rencontres

On a profité des festivités autour des 50 ans du Traité pour interviewer les personnes qu'on rencontrait...

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GÉRARD CRONENBERGER, maire d'Ingersheim en Alsace, VOLKER GODEL, maire d'Ingersheim en Bade-Wurtemberg et WERNER SPEC, maire de Ludwigsburg, première ville jumelée avec une ville française, Montbéliard.

Qu'est-ce que vous pensez du Traité de l'Elysée ?

Cronenberger : Pour moi, l'amitié franco-allemande et le Traité de l'Elysée sont très importants puisqu’à peine la guerre était finie, le général de Gaulle et Konrad Adenauer ont trouvé le courage et la volonté de rapprocher ces deux peuples qui se sont fait la guerre pendant pratiquement 70 ans.

Godel : Mon collègue Cronenberger et moi représentons en quelque sorte le plan communal de l'amitié franco-allemande. Nos communes du même nom sont jumelées depuis 1999. Monsieur Cronenberger est le maire d'Ingersheim en Alsace et moi, je suis le maire d'Ingersheim en Bade-Wurtemberg. Nos associations et organisations se rencontrent au moins 20 fois par an. Les jumelages qu'on a initiés, aussi entre écoles, ont comme but d'apprendre la langue du voisin mais aussi de promouvoir la compréhension mutuelle tout simplement.

Spec : Il y a 50 ans le Traité de l'Elysée a évidemment eu une très grande importance. Après une période difficile pour l'Allemagne ainsi que pour la France et après la situation terrible de l'Allemagne nazie il était évidemment un symbole libérateur pour la réconciliation des deux peuples et il était en même temps la première base importante pour l'Europe unie.

Est-ce que vous pensez qu'on pourrait l'actualiser ?

Cronenberger: L'actualiser ? Il faut l'approfondir. Pour le moment c'est bien, mais il faut aller beaucoup plus loin dans ce traité en harmonisant tout ce qui concerne l'organisation de la société, les échanges économiques, la culture etc.

Spec: Oui, il faut l'actualiser. Après que l'après-guerre ait été une situation tout à fait historique, nous avons maintenant un climat de paix en Europe, c'est un grand défi, nous nous trouvons face à la crise financière, à la crise budgétaire, à une crise de démocratie à vrai dire. On doit donc réussir à renouveler l'idée de l'Europe, non pas seulement dans la politique mais aussi dans la société. On ne peut pas vivre de l'histoire seulement mais on doit maintenant faire un effort et reconstruire la base de l'Europe.

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NINA BACH et HANNAH KAISER, volontaires à l'Office franco-allemand pour la Jeunesse - OFAJ

Que représente le Traité de l'Elysée pour vous ?

Nina Bach : Pour moi ça représente toutes les possibilités que j'ai aujourd'hui de partir en France, de participer aux programmes franco-allemands, notamment les programmes de l'OFAJ.

Hannah Kaiser : Pour moi ça représente aussi le début de tout ce qui s'est passé entre la France et l'Allemagne, toute cette amitié et les relations qui se sont développées à partir de là.

Est-ce que vous pensez qu'on pourrait actualiser ce traité ?

Hannah Kaiser : Ce n'est pas forcément nécessaire de l'actualiser tant qu'on continue quand même à le suivre et à le faire progresser, aussi dans le domaine de la jeunesse.

En tant que jeunes où est-ce que vous aimeriez que l'Europe arrange votre vie ?

Nina Bach : Moi, je pense qu'il est nécessaire de ne pas seulement connaître les possibilités dans le franco-allemand mais toute l'Europe, même plus loin. Moi je pense qu'il est nécessaire de s'éloigner un peu, de ne peut-être pas faire seulement une amitié franco-allemande mais vraiment une amitié européenne, voire même plus loin.

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Un attaché de défense :

Qu’est-ce que vous pensez du Traité de l’Élysée ?

Le traité de l’Élysée a permis de formaliser une amitié réelle mais il est toujours bon de faire passer des bonnes intentions en actes juridiques et on le voit depuis 1963, puisque à chaque date d’anniversaire il y a de nouveaux progrès dans la relation franco-allemande.

Vous êtes militaire, comment se traduit votre métier ici en Allemagne ?

J’étais commandant de la brigade franco-allemande dans le sud de l’Allemagne avec des soldats français et des soldats allemands et pour nous c’est capital, dans tous les domaines. Par exemple, on a eu l’occasion de faire restaurer par les soldats de la brigade un cimetière allemand en France qui avait été saccagé par des vandales. C’était un geste très fort.

Pensez-vous qu’un tel niveau de coopération dans tous les domaines serait possible dans d’autres pays ?

Ce qui ce passe entre la France et l’Allemagne n’existe nulle part ailleurs.La brigade franco-allemande est vraiment un produit d’exportation de l’espoir pour toutes les régions du monde en crise, en conflit ou en guerre pour lesquelles on ne voit pas de solutions. Il suffit de revenir un siècle en arrière pour se rendre compte qu’à cette époque-là, personne n’imaginait de solution pour la France et l’Allemagne.

Est-ce que vous pensez qu’un jour on aura une armée européenne ?

Un jour oui, mais je ne sais pas quand.. Commençons déjà par ce qui ce passe entre la France et l’Allemagne, ce qui peut ce peut se passer entre la France et l’Angleterre également,ensuite donnons envie aux autre nations de nous rejoindre et un jour peut-être arriverons nous à une armée européenne, mais ce n’est pas encore possible dire quand.

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Développeur business pour les entreprises allemandes qui veulent s’implanter en France.

Qu’est-ce que vous pensez du traité de l’Élysée ?

Je pense aussi que c'est le fait de deux personnes, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, qui à l’époque était assez instruites pour savoir parler la langue de l’autre pays et qui avait une idée précise de ce qu’ils voulaient faire.

Est-ce que vous pensez qu’on pourrait l’actualiser ?

En fait l’idée ce serait effectivement d’actualiser les anciens moyens, comme l’OFAJ, avec les moyens du jour, puisque pas mal de technologies sont arrivés entre temps comme les téléphones mobiles, internet, etc… Ça permettrait de décupler l’action de l’OFAJ et de lui donner des moyens à la taille de ses ambitions.

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Un Mathématicien

Est-ce que vous avez entendu parler du Traité dans votre jeunesse ?

Je me souviens que j’avais été invité à son dixième anniversaire.

Est-ce que vous pensez qu’il a beaucoup évolué ?

Je pense qu’il a joué un grand rôle pour coordonner, symboliser, améliorer la relation franco-allemande surtout pour les jeunes comme vous, ça a été la mise en place de l’OFAJ et je pense que l’université franco-allemande est un très bon exemple de cette réussite.

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Une restauratrice allemande dans un restaurant français de Weimar

Pourquoi êtes-vous venue fêter l'anniversaire du Traité?

J'ai été invitée. J'ai souvent des représentants, des députés qui viennent dans mon restaurant français, car près de Weimar se trouve le camp de concentration de Buchenwald. Il y a souvent des Français qui viennent manger dans mon restaurant alors je discute avec eux, ça aussi, c'est l'amitié franco-allemande.

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JENNIFER BEYER, ministère des affaires étrangères:

En quoi l'Europe change votre vie et intervient dans celle-ci ?

J'ai fait mes études dans un programme tri-national donc ça change beaucoup parce que je peux voyager, faire mes études a l'étranger sans problème.

Quel est pour vous le prochain pas dans la construction européenne ?

Une unité économique, pas vraiment de défense même si cela est important aussi mais puisque qu'il existe des problèmes économiques en ce moment, c'est une priorité.

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Élève :

Comment penses-tu que l'Europe change ta vie ?

Oui, je peux voyager, c'est très pratique et je pourrais étudier en France si je le souhaite.

Quelle est la chose la plus importante que l'Europe a faite pour toi ?

La possibilité de voyager mais aussi l'euro car on a plus à changer de monnaie.

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Conseiller en entreprise spécialisé dans l'internationalisation des entreprises et président des chorales franco-allemandes :

Ne pensez-vous pas qu'il faudrait un nouveau traité plus actuel ?

Il est sûr qu'il faut mettre à jour certaines choses mais je pense que l’intérêt des jeunesdes deux pays est tout aussi actuel. Là où ça marche le moins bien c'est au niveau de l'économie avec les entreprises qui craignent de travailler avec des entreprises de pays tiers à mon avis et là où ça marche le mieux c'est au niveau culturel. Je suis d'ailleurs très engagé dans les villes, les partenariats. Il y a beaucoup de liens, comme dans la musique.

Quel est pour vous le prochain pas dans la construction européenne ?

L’Europe doit se renforcer pour avoir une meilleure position dans le monde. Celui-ci a ses zones d'influences et c’est au niveau économique qu’elle doit se renforcer en y ajoutant tout le bassin méditerranéen.

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Professeur à Berlin :

Que pensez-vous du traité de l’Élysée ?

C'est une occasion pour fêter l'amitié franco-allemande qui était moins forte depuis quelques années. Je pense que ce n'est pas encore terminé comme avec les diplômes qui ne sont pas toujours reconnus.

Ne pensez-vous pas qu'il faudrait un nouveau traité plus actuel ?

Pas forcément un traité mais un peu plus de souplesse dans l'administration des deux pays.

Quel est pour vous la prochaine étape politique dans la construction européenne ?

Tout d'abord surmonter la crise puis avoir une politique étrangère commune.