Il y a 100 ans, Noël n'était déjà plus seulement une fête religieuse mais surtout une fête familiale.
La façon de fêter Noël dépendait évidemment des revenus des parents. À cette époque, la différence entre les riches et les pauvres était beaucoup plus prononcée que de nos jours.
Les coutumes varient selon les régions de France, voire aussi des pays. Mais déjà la plupart des familles installait une crèche ou un sapin décoré, faisait le réveillon et allait à la messe de minuit. Sans oublier les cadeaux.
Dans les pays de l'est et du nord de l'Europe, la tradition voulait que les gens aillent au marché de Noël. Ce n'était pas encore courant en France à l'époque.
Aller au marché de Noël, représentait, il y a 100 ans, un événement extraordinaire. C'était déjà toute une épopée pour y arriver. Souvent les gens habitaient loin des villes, ils se déplaçaient à pied et devaient affronter le froid et la neige. Il faisait sombre dehors. À la campagne, rares étaient les réverbères et même les petites villes étaient peu éclairées. Mais faire ce long chemin en valait la peine. En arrivant, on découvrait tous ces stands illuminés qui offraient des marchandises que les gens n'avaient pas l'habitude de voir, des attractions, des jeux, des sucreries... C'était magique.
Fêter Noël chez les gens riches, ce n'était pas si différent que de nos jours dans beaucoup de familles. On faisait de gros festins, il y avait beaucoup de cadeaux, beaucoup de jouets qui coûtaient très cher : des maisons de poupées meublées, des poupées en porcelaine, des soldats de plomb, des trains, des machines à vapeur et beaucoup de livres.
Dans les familles plus pauvres, on offrait des choses pratiques. Au lieu d'acheter des jouets, les enfants recevaient souvent des vêtements, des chaussettes, des gants, une nouvelle paire de chaussure, parfois aussi du matériel scolaire comme un livre ou des crayons. Les parents, quand ils le pouvaient, fabriquaient eux-mêmes des jouets : une poupée en chiffon, des nouveaux vêtements pour la poupée, des petits jouets en bois...
On offrait aussi une orange qui était un fruit exotique et cher. C'était quelquefois l'unique cadeau de Noël, mais qui était particulièrement apprécié.
Les familles pauvres, souvent des semaines à l'avance, mettaient des aliments de côté pour pouvoir festoyer aussi à leur façon.
Très peu de gens avait un téléphone. Aussi, la coutume c'était de s'envoyer des cartes de vœux.
Cartes de vœux pour Noël et la Bonne Année d'avant la Première Guerre mondiale
Au début de la guerre, en août 1914, on avait dit aux soldats (qu'ils soient de France, d'Allemagne ou d'autres pays) „Vous serez rentrés pour Noël“. Personne alors ne pensait que la guerre allait durer quatre longues années.
Le 24 décembre 1914 ainsi que les jours suivant, à certains endroits du Front, des soldats français, allemands et écossais ont fait une trêve des combats. Ils ont chanté ensemble, se sont mis à jouer au foot et à s'échanger des petits cadeaux comme des sucreries ou du tabac.
Il existe un film à ce sujet, « Joyeux Noël », avec l'acteur Daniel Brühl. Les Grands méchants loups l'ont rencontré et ont parlé de ce film avec lui. Pour en savoir plus >>>
Cartes de vœux envoyées par des soldats allemands à leurs familles
Les années suivantes, il n'y a pratiquement plus eu de trêve de combats. Certaines troupes avaient bien essayé pour Noël 1915 de répéter la trêve de l'année précédente. Mais dans la plupart des cas, les commandants n'ont plus toléré ces fraternisations entre ennemis. À partir de 1916, les grandes pertes humaines ont conduit à renforcer le sentiment de haine envers l'ennemi. Plus personne ne pensait à fraterniser.
Dans les zones de combats, les soldats ont essayé de fêter Noël comme ils le pouvaient. Ils étaient très contents de recevoir du courrier et des colis, surtout quand ces derniers contenaient des sous-vêtements chauds et des produits alimentaires faits maison.
Noël 1916 : Des soldats allemands à Slonim (Biélorussie) et des officiers français à Verdun
Les soldats consommant la grande majorité des denrées alimentaires et du charbon, un rationnement est organisé, et il devient de plus en plus contraignant.
Déjà pour Noël 1915, l'alimentation de base comme le pain, le beurre, les pommes de terre, devient difficile à trouver. On propose alors aux femmes de mieux utiliser les restes et épluchures.
Pour pouvoir fêter Noël avec un repas sortant de l'ordinaire, beaucoup de femmes essaient de mettre un peu de nourriture de côté. Comme cadeaux, de vieux jouets sont repeints, des vêtements non utilisés sont retaillés pour en refaire de nouveaux.
En 1917, la situation devient critique, en France mais aussi en Allemagne, la guerre commence à être contestée. On compte de nombreux morts dus à la famine, en particulier en Allemagne, surtout chez les enfants et les personnes âgées.
Beaucoup de gens sont en deuil, ils ont perdu un ou plusieurs proches ou n'ont pas de nouvelles de bléssés.Tout le monde a peur pour ceux qui sont encore en vie.
Cartes faites par les petits frères et sœurs du soldat allemand Wolf Panzer. Pour en savoir plus >>>