Pour les amis de la technique 


Pourquoi certains de vos films sont-ils en noir et blanc alors que les films en couleurs existaient déjà ?
Je trouvais et je trouve toujours que le noir et blanc c'est beau, tout simplement. Certaines histoires passent mieux en noir et blanc. Pour le film Les Ailes du désir, c'était aussi nécessaire à cause de l'histoire elle-même. L'idée, c'était que les anges voient en noir et blanc et qu'à partir du moment où ils deviennent des êtres humains, ils se mettent à distinguer les couleurs... Mais la question qui se cache au départ derrière le noir et blanc est en fait toute autre : les premiers films que j'ai vu lorsque j'étais petit étaient bien sûr tous en noir et blanc. Les films en couleurs ne sont venus que plus tard, petit à petit.

Et maintenant ?

Aujourd'hui encore j'aime toujours autant les films en noir et blanc bien qu'il y en ait de moins en moins. Le Ruban blanc est l'un des rares films en noir et blanc de ces dernières années. Pour ma part, ça fait une éternité que je n'en ai pas tourné.

Les nuages sont vraiment incroyables dans Don’t come knocking. Est-ce que, parfois, vous retouchez le ciel et les nuages ?

Dans L'Ami américain, on a accentué le rouge du ciel grâce à un filtre rouge. Dans Don’t come knocking et dans Paris, Texas, ce sont les nuages d'origine parce que dans l'ouest des Etats-Unis, et particulièrement au Nouveau-Mexique, en Arizona et dans les déserts californiens, les nuages sont incroyablement bien dessinés. On peut même les faire ressortir encore un peu plus si on travaille avec un filtre polarisant.

 

 

C'est un outil de professionnel ?

Vous aussi vous pouvez le faire. Il suffit de vous procurer un filtre polarisant - on en trouve dans tous les magasins de photographie. Si vous regardez au travers de ce filtre tout en le tournant doucement, les nuages vont ressortir énormément plus dans le ciel. Ou bien, si vous regardez au travers d'une vitre qui fait des reflets et que vous tournez le filtre polarisant, alors tous les reflets disparaitront parce que, justement, ce sont des rayons de lumière polarisée. C'est une question d'angle d'incidence de ces rayons sur la fenêtre. Dans les films qui se passent dans l'ouest américain, on a rendu les nuages un peu plus visibles, on les a mis en valeur au moment du tournage. Mais ils ne sont pas retouchés par ordinateur. On ne les a jamais rajoutés après. Ils étaient vraiment comme ça !

 

Interview d'Alina, Sidney, André et David
Le 13 janvier 2010

© texte et images : Grand méchant loup | Böser Wolf