On est les premiers à monter dans la voiture
Une interview des Grands méchants loups avec Antoine et Loïc,
deux jeunes sapeurs-pompiers - pour Keny!
Antoine et Loïc, des jumeaux de 14 ans, sont jeunes sapeurs-pompiers en 4ème année.
Il s'entraînent quatre heures tous les samedis. De 14h à 16h, ils font de la théorie et de 16h à 18h de la pratique.
Et ils font parfois le dimanche des cross.
Ils participent aussi à des commémorations comme celles du 11 novembre et portent déjà secours quand ils le peuvent.
Pourquoi sapeurs-pompiers
Pourquoi êtes-vous sapeurs-pompiers ?
L : C’est une passion.
A : Tout petits, on a appris à marcher dans le centre de secours. C’est de famille : mon grand-père était pompier, mon père est pompier.
Quand vous étiez petits, vous jouiez aux pompiers ?
A : Ah oui. Même mon lit, c’était un camion de pompier.
Vous étiez contents d’avoir un père pompier ?
L : Quand le bip sonnait, on ne voulait pas qu’il parte, on était en larmes …
A: On le retenait par la ceinture. On ne comprenait pas. Alors que maintenant, on est super heureux, on est les premiers
Alors vous pratiquez déjà ?
A : Oui, comme on a notre brevet de jeunes sapeurs-pompiers, on fait les premiers secours au collège en cas de besoin. Et dans un an, on pourra vraiment intégrer le vif du sujet, si je puis dire.
L : Oui, dans un an, on peut vraiment être pompier.
Filles | Garçons
Il y a aussi des filles chez les pompiers ?
A : Maintenant il y en a de plus en plus. Ce que je ne trouve pas trop normal chez les pompiers, c’est que les filles, on va les qualifier comme des gars. Dans les rangs, on ne va pas dire « les gars et les filles » mais seulement « les gars ». On dit pas une sapeur-pompier mais un sapeur-pompier. Il n’y a pas de féminin dans les pompiers.
L : En ce moment, on a une pompier et bientôt une nouvelle va arriver. À Selles, on a plus de filles dans les infirmières. On a quatre infirmières sapeurs-pompiers.
A : Pour certaines interventions, c’est bien d’avoir des filles comme les accouchements, ces choses-là, les filles c’est plus pédagogiques, je dirais. Même avec les adultes, c’est plus réconfortant.
Métier ou non
Être pompier, c’est un métier ou c’est du bénévolat ?
A : Ici, à Selles-sur-Cher, il n’y a pas de professionnels. Tous les pompiers ici ont un métier à côté. Mais dès que le bip sonne, ils vont au centre.
L : Il y en a qui sont pompiers à Paris. Mais comme ils travaillent que 120 jours par an, ils habitent le reste du temps à Selles. Et quand ils sont ici, ils se mettent de garde. En tant que pompier volontaire.
Le bip sonne aussi la nuit. Et vous seriez prêts à faire ça ?
A : Oui. Si le téléphone sonne la nuit, c’est l’astreinte, on peut être bipé à tout moment.
Même la nuit, ça vous arrive d’accompagner votre père ?
L : Non, la nuit, le bip nous réveille juste, mais on n’y va pas. Ou de temps en temps.
Rôle des pompiers
Les pompiers s'occupent seulement des incendies ?
A : Ça représente un peu tout, 75% des secours aux personnes, 10% de feu.
L : Après il y a les accidents, aussi ceux de la circulation, un arbre qui tombe sur la chaussée, les nids de guêpes et de frelons asiatiques, les inondations, on voit ça bien à la télé.
A : Il y a aussi beaucoup de social, ça fait partie de notre mission. C’est super intéressant d’être à l’écoute d’une personne âgée qu’on va relever le matin parce qu’elle est tombée de son lit.
C’est un peu comme le SAMU ?
L : Non, nous on ne fait pas de soins. Si quelqu’un fait un AVC, là c’est trop grave, il faut l’aide du SAMU.
A : Aucun pompier n’est habilité à perfuser. Que les infirmières.
Manifestations
À quelles manifestations participez-vous ?
L : Le 8 mai, le 14 juillet et le 11 novembre.
A : Oui, et pour la Sainte-Barbe, la sainte protectrice des sapeurs-pompiers. Ça a lieu début décembre.
Vous défilez depuis quand avec vos costumes ?
L : Depuis 3 ans. Avant on mettait des déguisements mais maintenant on a des vrais costumes.
A : On a un plastron pour les cérémonies. Sinon on a un t-shirt noir et le casque de jeunes sapeurs et quand on sera vraiment pompier, on aura le casque complet.
Temps de guerre
Est-ce que les pompiers jouaient un rôle particulier pendant la guerre ?
A : Je pense qu’ils étaient plutôt secouristes. Notre collège, c’était un hôpital pendant la Seconde Guerre mondiale.
Vous apprenez l’allemand ?
A : Non, on fait de l’espagnol. Mais on va souvent en Allemagne. Selles-sur-Cher est jumelée à Traben-Trarbach.
L : On va en Allemagne et eux viennent chez nous. Les pompiers de Traben-Trarbach viennent toujours pour la Sainte-Barbe. On fait une cérémonie pour fêter ça.
Et qu’est-ce que vous faites ?
L : Ils dorment chez nous et pendant le week-end on va organiser des sorties, le samedi, ils vont manger à la salle des fêtes. C’est convivial.
Vous parlez en quelle langue ?
A : Il y a un pompier allemand qui parle français.
Vous allez en Allemagne en tant que jeunes pompiers ?
L : Oui, mais on est aussi allés en vacances les voir.
Qu’est-ce qui se passerait si vous deviez vous battre contre les gens de Traben ?
A : Ce serait très dur, surtout que le chef de la caserne, Frank Mittelmann qu’il s’appelle, on l’adore. Par exemple, on était chez lui pendant les vacances, il nous a prêté sa maison pour nous tout seuls, moi et mon frère. C’est pas rien de confier sa maison à deux jeunes de 14 ans, c’est pas rien.
Interview: Alina et David
Dessin: Alice, Anissa, Félix et Gaia
Photos, texte et dessins: © Grand méchant loup | Böser Wolf - November 2014 | www.boeser-wolf.schule.de