Le programme „Un réseau pour les enfants est unique !“
Une interview de Christel Franz, co-fondatrice du programme "Ein Netz für Kinder" (Un réseau pour les enfants) au sein du ministère allemand de la Culture et des Médias.
Lorsqu´elle était enfant, Christel Franz voulait devenir journaliste. Grâce à elle, le programme „EIN NETZ FÜR KINDER“ a vu le jour. Les jeunes reporters du Grand méchant loup sont allés la voir pour comprendre de quoi il s´agissait exactement.
Surfer en toute sécurité : une question primordiale pour les enfants
En quoi consiste votre travail ?
Il s´agit pour moi de trouver l´argent nécessaire pour financer de nouveaux sites Internet pour enfants.
On trouve déjà beaucoup de sites pour enfants sur Internet...
Oui, mais est-ce qu'il y a assez de sites qui permettent aux enfants de s´amuser et de vraiment réaliser quelque chose ? - Non ! C´est pour ça que nous avons décidé, en accord avec mon ministère, de donner de l´argent aux sites Internet pour enfants qui, d'une part, sont intéressants et, d'autre part, sur lesquels ils peuvent surfer en toute sécurité.
Qu'est-ce que ça veut dire "surfer en toute sécurité" ?
Quand tu es sur Internet et que tu cherches un mot ou un sujet, ça te permet de ne pas tomber sans le vouloir sur des sites avec de la pornographie, des sites à caractère raciste ou encore sur des images représentant des scènes violentes, c´est ça, surfer en toute sécurité.
Je m´occupe également du moteur de recherche allemand "Fragfinn". Pour surfer en toute sécurité sur Internet, il faut pouvoir rester sur des sites qui sont sans risque pour les enfants. C'est important de ne pas se limiter à quelques sites mais en avoir le plus possible en une fois.
Donc Fragfinn, c´est un peu un Google pour les enfants ?
Exactement, Google pour les enfants. Mon Internet, un mini-Internet.
Pourquoi soutenir les réseaux pour enfants ?
Qu´est-ce qui vous a donné l´idée de soutenir des sites Internet pour enfants ?
Il y a un site Internet pour enfants „Kidsville.de“ qui a été mentionné dans la presse. C'est comme ça que nous avons appris que la personne qui s´occupait de Kidsville n'avait pas les moyens de pouvoir continuer à s´occuper du site Internet. Alors on s'est dit, il faut trouver une solution.
Et qu´avez-vous fait ?
Tout d´abord, on a regardé comment étaient fait les sites Internet et s'ils étaient financés. On s'est rendu compte qu´on ne pouvait pas gagner d´argent avec ces sites. On finance par exemple la réalisation de films pour enfants. Mais ce qui est sûr, c´est qu´il y a beaucoup plus d´enfants qui surfent sur Internet que d´enfants qui vont au cinéma. Et donc, on a eu l´idée de soutenir des sites en donnant de l´argent aux personnes qui les faisaient.
Alors, quand a besoin d'argent pour faire un site, on peut vous le demander ?
Je regarde quand il y a des demandes pour de nouveaux projets sur Internet, si c´est quelque chose de nouveau et si c´est intéressant. Si nous voulions financer toutes les demandes, nous aurions alors besoin de beaucoup plus d´argent !
Est-ce qu'il y a d´autres personnes qui font la même chose que vous en Allemagne ?
Non, nous sommes les seuls à soutenir des sites Internet comme nous le faisons. Je ne connais pas d´autre initiative comme celle-ci ailleurs au monde.
On peut dire que vous êtes unique !
Oui, notre réseau est unique de toute façon, mais les aides financières que nous proposons le sont également. Un vrai programme où chacun peut demander de l'argent sans qu'on impose un sujet, ça, c´est vraiment unique.
Facebook pour les enfants
Qu'est-ce que vous pensez de Facebook ?
Quand je vois toutes les possibilités qu´offre Facebook, je trouve ça bien. Par exemple en
Tunisie ou en Egypte, le fait que des personnes puissent se réunir et faire quelque chose pour la démocratie grâce à Facebook, ça, c'est formidable.
Et qu'est-ce qui ne vous plaît pas dans Facebook ?
Quand je vois que Facebook essaie de récupérer toutes les données personnelles des utilisateurs : pas seulement des photos, Facebook cherche à connaître aussi tes goûts, tes hobbies, en utilisant de nouvelles astuces, comme les "j´aime", "je n´aime pas", pour ensuite donner toutes ces données à quelqu´un qui l'utilisera pour essayer de te vendre de la pub, ça, ça ne me plaît pas du tout!
Je préfère aller au cinéma que sur l'ordinateur
Est-ce-que vous aimez votre métier ?
Non, je ne l´aime pas, je l´adore !! Ce que je fais me plaît énormément, j´aime travailler avec des personnes créatives. Je trouve super de pouvoir les aider, de répondre à leurs offres et puis j´aime être libre dans mon travail. Je peux travailler de chez moi, je peux donc organiser mes journées comme bon me semble, je trouve ça super!
Aimez-vous utiliser l´ordinateur pendant vos loisirs ?
Non pas vraiment. L´ordinateur, c'est très pratique pour avoir vite accès à de nombreuses informations. Mais je préfère aller au cinéma, lire, jouer du piano ou encore faire du sport...
Internet en tant que femme
Êtes-vous la seule femme dans votre bureau ?
Dans mon bureau, il y a trois hommes et avec moi encore une autre femme. Avant, il y avait - un peu comme partout - plus d'hommes. Mais il y a eu de gros progrès de faits durant les dernières années.
C´est difficile pour une femme de travailler ici ?
Non, cela s´est amélioré. Au Gouvernement allemand, on tient compte du fait que l´on a une famille. Toute femme qui travaille ici peut dire „je souhaiterais m´occuper de mes enfants, j´aimerais donc pouvoir installer un bureau chez moi pour pouvoir aussi bien travailler de la maison qu'au bureau."
C'est ce que vous faites ?
Oui. On a également la possibilité de travailler à mi-temps si l´on veut avoir un poste de direction. Donc même quand on a des enfants, on peut devenir chef !
Vous croyez que les filles utilisent Internet autrement que les garcons ?
Oui, c´est clair, les filles font aussi d´autres choses que les garçons !
Les filles passent plus de temps à l´ordinateur que les garçons ?
Non, je ne crois pas. Les garçons jouent plus sur l´ordinateur que les filles. Ils surfent plus sur Internet et font tout simplement d´autres choses que les filles.
Madame Franz explique à Clara et à Coralie ce que fait le réseau allemand "Ein Netz für Kinder".
