Le film "Belle et Sébastien, l'aventure continue" sort en Allemagne le 28 janvier après sa sortie en France. Le réalisateur Christian Duguay a répondu à toutes les questions qui nous intriguaient : Combien de chiens ont joué le rôle de Belle ? Comment a-t-on fait pour que Sébastien et Belle ne se blessent pas ? Christian nous a entraîné dans les coulisses, alors le mieux, c'est de lire l'interview avant et après avoir vu le film !
Oui. Quand j’avais 10, 11 ans, je courais de l’école pour aller voir Belle et Sébastien à la télé. Mon fils, qui a 25 ans, s’appelle Sébastien, à cause de la série.
Ça me rappelait ces moments de mon enfance. Et faire un film à la montagne, avec un chien, un enfant, il y a pire dans la vie !
Nous avons tourné dans les Alpes, en Savoie à plusieurs endroits, et en particulier dans la vallée de la Haute Maurienne.
43 jours, ce n’est pas beaucoup pour un grand film comme ça. Il fallait que tout soit bien organisé et que la météo soit avec nous. Heureusement, on avait toujours la température souhaitée. Quand il faisait beau dans le film, il faisait beau dehors. Quand on a eu besoin de brume sur le lac, il y a eu de la brume sur le lac.
Il fallait parfois arriver très tôt, encore au milieu de la nuit, pour se préparer. Pour installer les caméras, attendre les premiers rayons de soleil car c’était l’automne. C’est comme ça qu’on a pu filmer la brume du matin, vous savez quand l’avion arrive et qu’on voit la buse qui traverse le lac couvert de fumée.
Oui. Je voulais quelqu’un qui ait l’air d’un petit garçon de la montagne. C'est le cas de Félix qui a 11 ans. Et puis, il pouvait très bien se concentrer. Dans certaines scènes, on l’interrompait tout le temps à cause du chien, ce n'est pas facile.
On a tourné une partie l’été, pendant les vacances. Après, on a arrêté de tourner pour que Félix puisse faire la rentrée des classes, et puis il est revenu pendant un mois. Mais il fallait qu’il fasse tous les jours trois heures d’école sur le plateau avec un professeur. Pendant la période scolaire, on n’a pas le droit de faire tourner des enfants pendants plus de 3 heures par jour. Donc je tournais tous les plans de face avec lui. Mais pour tous les plans de dos, j’avais une doublure.
Dans le rôle de Belle, il y a quatre chiens. Donc un chien pour chaque situation spécifique. Il y en avait un, Bear, qui avait une belle tête et pouvait dormir, se réveiller... Un autre qui aboyait ou qui pouvait faire des expressions et des drôles de têtes. Un autre qui allait sur le bord des falaises et sautait dans le feu, il était plus calme, plus régulier et ne s’emballait pas. Et le chien qui était le plus fou, Garfield, et qui avait vraiment la personnalité de Belle, lui, si on l’avait mis dans le feu, on aurait eu des accidents. Ça faisait quatre chiens à contrôler mais il y avait un très bon entraîneur pour ça.
On entraîne les chiens un mois et demi avant le tournage. Par exemple, il y a eu beaucoup de répétitions avec les chiens pour faire la scène où Belle va chercher la médaille. C’était plus compliqué avec les autres animaux. Les loups, les blaireaux et le renard qui traversent la rivière, ce sont des vrais animaux sauvages. Mais en fait, il n’y avait qu’un animal de chaque espèce qu’on a filmé plusieurs fois. On a pu mettre les images les unes sur les autres. Donc, on n’avait pas dix blaireaux, six loups, mais on a l’impression qu’il y en a plein qui passent.
Ça a été plus compliqué. On ne pouvait pas avoir l’ours et le chien en même temps. Je mettais ma caméra et l’entraîneur de l’ours faisait faire à l’ours ses actions. Après on enfermait l’ours dans sa cage et on faisait venir le chien. Et l’entraîneur jouait le rôle de l’ours qui attaque face au chien qui réagissait. En mettant les deux images ensemble, on a l’impression qu’il y avait une vraie bagarre entre les deux.
On nous avait avertis qu’un ours peut être très imprévisible, il y avait un périmètre avec des fils électriques parce que c’était vraiment un gros ours sauvage, et ça peut être très très dangereux. Même la caméra était sur une perche extensible pour pouvoir être tout près de l’ours. Ce n’était jamais le caméraman.
Oui, ça arrivait tout le temps. Parfois, quand l’ours avait assez mangé, il s’en allait, il adorait les croissants, les pains au chocolat, et les guimauves. Il pouvait en prendre en quantité industrielle, et quand il avait bien mangé, il n’avait plus envie de travailler. Les chiens, c’est pareil. Les chiens comme Belle, ce sont des chiens qui veulent surtout manger, quand ils n’ont plus faim, ils ne travaillent plus.
Belle n’était jamais tout près du feu. Quand elle passe tout près de l’avion en feu, qu’elle met sa patte tout près de la braise, en fait, ce n’est pas de la vraie braise, c’est un effet de lumière.
Oui, les scènes de feu parce qu’il fallait le contrôler. On a trouvé un coin de forêt dans lequel on a construit un périmètre de sécurité. On a vidé les arbres de l’intérieur pour les remplir de filaments de gaz propane.
C’est comme une bonbonne de gaz pour un barbecue ou une cuisinière. On pouvait augmenter ou baisser le feu dans les arbres. Donc avant une prise de vue, on allumait juste un petit peu et pendant l’action, on montait le feu. Les brindilles, les branches qui tombent, on les a rajoutées après. Donc ce n’était pas du tout dangereux pour les enfants mais compliqué à tourner.
Ce ne sont pas des vraies blessures, tout est du maquillage, même pour Belle. Parfois il fallait remettre un peu de colle et un peu de rouge. Quand Sébastien s’égratigne ou se blesse dans le bois, c’est une branche en caoutchouc, après on lui mettait une petite ligne de maquillage.
Dans la falaise, quand il grimpe jusqu’en haut de l’arbre, il est toujours sécurisé. En dessous des vêtements, il avait un harnais avec des petits câbles très fins pour qu’il n’y ait jamais de danger. À la fin du montage du film, on efface les câbles.
En fait, la pente pour la luge était très douce, on a tiré la luge avec un petit quad, ce qui fait qu’on contrôlait la vitesse. Et quand j’ai fait les images, j’ai penché la caméra pour exagérer la pente. Comme vous pouvez le voir sur le smartphone.
On avait de la vraie dynamite, on l’a fait sauter mais jamais près des acteurs, et pour l’avion écrasé à terre, c’est un effet numérique. C’est un faux avion.
Des gens dessinent l’avion et lui donnent du volume et on a l’impression que c’est un vrai avion. On ne pouvait pas mettre une vraie carcasse d’avion, sauf quand Belle vient près de la carcasse, là on a amené une vraie aile d’avion et un vrai bout d’hélice.
Dehors, c’est un vrai pilote et un vrai avion sans acteurs dedans. Dans un studio, on mettait les acteurs dans un avion suspendu à des câbles sur un fond vert. C'est important parce que plus tard, tout ce qui est vert va être remplacé par des vraies images. On dit à l’ordinateur, tout ce qui est de ce vert-là, doit être remplacé par telle ou telle image. C’est ce qu’on appelle des incrustations d’images.
J’ai eu beaucoup de plaisir à tourner ce film. Si ce film est très populaire, peut-être qu’il y aura une suite. Vous, vous aimeriez qu’il y ait une suite ?
Le film "Belle et Sébastien, l'aventure continue" sort en Allemagne le 28 janvier après sa sortie en France. Le réalisateur Christian Duguay a répondu à toutes les questions qui nous intriguaient : Combien de chiens ont joué le rôle de Belle ? Comment a-t-on fait pour que Sébastien et Belle ne se blessent pas ? Christian nous a entraîné dans les coulisses, alors le mieux, c'est de lire l'interview avant et après avoir vu le film !