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Le Lycée Français, officiellement appelé le Collège Français de Berlin a été fondé en 1689 par les Huguenots, c'est-à-dire par des Français de religion protestante qui étaient persécutés en France et qui sont venus se réfugier à Berlin.

Le lycée a accueilli aussi beaucoup d'élèves d'origine juive, surtout au 19ème siècle. Par exemple, entre 1880 et 1890, il y avait entre 32% et 49% d'enfants juifs. En 1882, sur six élèves qui ont passé leur bac, cinq étaient Juifs. Le directeur de l'époque, Julius Schnatter, a encouragé ces cinq jeunes touten condamnant les idées antisémites de l'époque. Certains journalistes ont alors proposé qu'on change le nom du Lycée Français en « Lycée franco-juif ».

Il a fallu attendre 1918 pour que des filles – elles devaient être d'origine huguenotte – aient le droit d'aller au Lycée Français. Avant, c'étaient les  garçons qui jouaient le rôle des filles dans les pièces de théâtre.

 

En 1933, le directeur, Ernst Gerstenberg, a été renvoyé. Il venait d'une famille chrétienne mais d'origine juive. Un tiers des élèves était aussi d'origine juive, beaucoup non pratiquants. Dès le 30 janvier 1933, date de la prise du pouvoir par Hitler, une grande partie d'entre eux a commencé à émigrer. Peu à peu, les classes se sont vidées. À partir de 1938, les élèves juifs n'eurent plus le droit de se mélanger aux élèves allemands et donc de fréquenter l'école. Ils durent aller dans des écoles juives.


Seuls les « demi-Juifs »- ainsi désignés par les nazis - eurent le droit de rester. C'étaient les élèves dont un des parents était Juif et l'autre pas. Ceux-ci furent renvoyés en 1942 et durent aller au travail forcé dans l'industrie de guerre.


Au Lycée Français, à part le départ forcé du personnel juif, il n'y eut pas de grands changements, ni de professeurs fanatiques des nazis. Au contraire : un des professeurs, Ernst Lindenborn, a écrit un roman qui s'appelait « Résister » et qui parlait de la résistance des Huguenots envers les catholiques au 17ème siècle. Tous les élèves lisaient ce livre et comprenaient qu'il fallait voir ça comme un roman de résistance contre les nazis.

 

Ce qui est aussi particulier au Lycée, c'est que pendant la Seconde Guerre mondiale, une partie des élèves a combattu du côté des Allemands et l'autre, du côté des Français.
Dans le hall d'entrée, il y a une plaque en mémoire de tous les élèves soldats qui sont morts à cette époque-là, qu'ils soient morts pour la France ou pour l'Allemagne.


D'autres articles et interviews sur le lycée Français :

Interview avec l'ancien directeur Monsieur Frank sur l'histoire du Lycée Français de Berlin >

Le professeur von Hentig, grand pédagogue, a été élève au Lycée Français de Berlin à l'époque du national-socialisme, il nous raconte >

 

Texte : la rédaction

Dessin : Alina

Texte et dessin © Grand méchant loup | Böser Wolf

Photos © Lycée Français de Berlin

 

 

C'était comment au Lycée Français de Berlin

à l'époque d'Hitler ?