Joël Abati est un ancien joueur français de Handball. Il a joué dans l'équipe de France mais également à Magdebourg, en Allemagne. Il a pris sa retraite sportive en 2009, et se consacre maintenant à la politique ! Il a rencontré les jeunes journalistes du Grand méchant loup pour raconter son expérience en Allemagne.
Quand on est sportif de haut niveau, on est sollicité un peu partout dans le monde, et c’est un club allemand qui m’a fait une proposition. Il y avait aussi une proposition en Espagne, mais j’ai voulu connaître ce championnat allemand qui était le plus fort du monde et y participer. Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix.
Ah oui, j’avoue que c’était exceptionnel parce qu’ils m’ont vraiment entouré et permis de parler la langue de Goethe. Le meilleur moyen de s’intégrer, c’est de parler la langue du pays et j’avais des cours obligatoires. J’avais 27 ans, et j’ai appris très vite: il n’y a pas d’âge pour apprendre, pour découvrir une autre culture. J’ai dû d’abord apprendre le vocabulaire concernant la nourriture, c’est essentiel pour la survie, le pain, le jus, et après le vocabulaire du handball pour pouvoir discuter sur le terrain quand l’entraîneur dit qu’il faut monter ou qu’il faut courir.
Pas du tout. L’Allemagne de l’Est spécialement. On a beaucoup de clichés et quand on découvre le pays, les gens qui y sont, on se dit qu’il y a des gens très intéressants dans le monde et d’autres moins intéressants. Le tout, c’est de rencontrer ceux qui sont très intéressants. Et ici, ils ont envie d’écrire une autre histoire, de montrer qui ils sont et ce qu'ils ont.
C’est un peuple qui est très discipliné, j’ai appris beaucoup au niveau de la discipline. Ils aiment beaucoup le handball, donc tôt ou tard, on se serait rencontré. Depuis que j’y vis, j’aime beaucoup ce pays. Il m’apporte beaucoup de choses notamment dans ma vie de tous les jours, et aussi avec mes enfants.
Je pense que je ne l’ai jamais supporté. Quand on vient des îles comme moi, avec 28°, et qu’on arrive ici, on se dit le froid est terrible et qu'on est dans un réfrigérateur. Mais on découvre aussi la neige et ça, c’est quelque chose qu’on n’a pas aux Antilles.
Pour moi, ça va. Je suis connu, donc on est un peu adulé dans sa ville. J’ai découvert cette ville-là et son évolution. Le mur est tombé en 1989 et moi je suis arrivé en 97. Il y avait encore les vieilles fondations, tout était gris, les bâtiments n’étaient pas ravalés. Je venais des Antilles, là il y a des couleurs vives, la couleur c’est la vie, c’est la joie. Je me disais, c’est gris, c’est triste ici. Et quand je vois maintenant des couleurs, des maisons rouges, des lumières étincelantes, je me dis que la ville vit.
Si, tout à fait, parce que je suis avec mon équipe allemande contre mes collègues français. Mais dès que la compétition commence, je suis Magdebourgeois, et en face il y a une autre équipe qui s’appelle Montpellier et là, il n’y a plus de nations mais des clubs. Et j’ai toujours envie de montrer que mon équipe est la meilleure. Mais après le match, on se retrouve et on est heureux de se rencontrer.
Une interview du Grand méchant loup avec le champion du monde et champion olympique de handball, Joël Abati