Une interview des jeunes reporters du Grand méchant loup avec Theo Zwanziger, Président de la Fédération allemande de football
Les femmes ne font pas autant de chichis que les hommes...
Theo Zwanziger était pressé et n'avait pas le temps pour une interview, mais les grands méchants loups ont réussi à le convaincre et à faire une interview plutôt sportive en montant les escaliers!
Le football féminin est-il selon vous l'avenir du football ?
Non. Le foot féminin représente autant l'avenir que le foot masculin. Le football est là pour tous.
Que peuvent apprendre les hommes du football féminin ?
Dans le foot, tout le monde peut apprendre quelque chose. Les hommes des femmes tout autant que les femmes des hommes. Ce qui me plaît chez les femmes, c'est qu'elles ne font pas autant de chichis que les hommes. Elles continuent de jouer même lorsqu'elles viennent de subir une faute.
Quel est le plus difficile à organiser : une coupe du monde de foot pour femmes ou pour hommes ?
Les deux nécessitent une bonne préparation. La coupe du monde masculine a plus de participants., 32 équipes en tout, alors que chez les femmes, il n'y a que 16 équipes. C'est donc un peu plus compliqué pour les hommes.
Interview : Chloé, Coralie, Emil, et Kurt
Une interview avec Sinem Turac, arbitre femme
A douze ans, vous pourrez commencer à arbitrer...
Comment ont reági vos parents quand vous leur avez appris que vous vouliez devenir arbitre ?
Je jouais déjà au foot avant, donc ça ne les a pas vraiment surpris. Ils étaient contents et m'ont soutenue. Et ils me soutiennent encore.
Est-ce qu'une femme peut arbitrer un match de foot masculin ?
Oui, bien sûr ! Ça ne pose aucun problème. Il faut seulement être arbitre certifié - il existe un examen pour le devenir - et ensuite on est prêt à arbitrer un match.
Il y a beaucoup d'arbitres femmes ou c'est plutôt l'affaire des hommes ?
On n'a pas beaucoup d'arbitres femmes mais peut-être que vous serez les prochaines. À Berlin, il y a environ 1500 arbitres. Nous, les femmes, on est en minorité. Pour l'instant on est 50, mais bientôt on sera 53. Vous avez quel âge ?
10ans.
Vous pouvez déjà commencer à suivre des cours et comme ça, à douze ans, vous serez prêtes pour arbitrer.
Je ne joue pas bien au foot...
Alors, à ta place, je choisirais plutôt de devenir arbitre.
Exactement ! C'est ce que je me suis dit moi aussi..
Interview : Chloé, Clara et Emmanuelle
Une interview avec Lela Ahmadzai, photographe
C'est seulement sur le terrain de foot qu'elles ne portent pas le voile
A quoi doit-on faire attention lorsqu'on veut faire des photos dans un pays comme celui-là?
L'Afghanistan est, comme vous le savez, un pays en guerre. Pour prendre des photos, c'est toujours mieux de parler la langue du pays et de comprendre ce que les gens disent. C'est également important de connaître la culture du pays : la manière de manger, de boire, la manière de s'adresser aux gens, la manière de dire merci, etc. Et puis il faut prendre beaucoup de temps : afin faire la connaissance des personnes, prendre le thé avec elles. C'est presque offensant de ne pas prendre ce temps là. Il faut parler avec ces personnes avant de commencer à photographier.
Ce n'était pas dangereux de prendre ces photos ?
Les footballeuses jouent sur un terrain militaire. Elles n'ont pas le droit de s'entraîner en-dehors car c'est trop dangereux pour elles. Pour réussir à les voir, il faut passer par plusieurs contrôles de sécurité. Sur le terrain militaire, elles n'ont rien à craindre.
Sur les photos, on voit beaucoup de joueuses qui ne portent pas le voile. Ce n'est pas obligatoire ?
Elle portent le voile dans la rue. C'est juste sur le terrain qu'elles ont réussi à s'imposer. Mais ça s'est fait petit à petit. Au début, elles jouaient voilées des pieds à la tête. C'est compliqué de jouer avec trop de vêtements parce qu'on transpire. Mais elles continuent de porter des maillots à manches longues et des pantalons, peu importe la chaleur qu'il fait.
Est-ce qu'il y a des parents qui interdisent à leur fille de faire du foot ?
Oui bien sûr. Énormément. Il y a peu de filles qui ont le droit de jouer au foot. Leur famille doit se justifier auprès des autres.
pour lire la version complète
Interview : Chloé, Coralie, Emil et Kurt
Marlene Assmann,
Réalisatrice et footballeuse >>>Marlene Assmann, réalisatrice et footballeuse
Les équipes féminines sont traitées chez nous comme des stars !
En quoi consiste exactement le projet Discover Football ?
On invite huit équipes féminines qu'on a choisies pour leur engagement social. Celles-ci disputent ensuite ici un tournoi international qu'elles n'auraient jamais pu faire en temps normal et elles sont traitées chez nous comme des stars. C'est également pour elles l'occasion de présenter le projet social qu'elles mènent avec leur équipe devant un large public. Mais le principal reste quand même le tournoi.
D'où viennent les équipes cette année ?
Une équipe devait venir d'Afghanistan mais elle a annulé hier. Il y a une équipe israëlo-palestinienne. On a aussi trois équipes africaines venant du Rwanda, du Cameroun et du Togo. Mais elles n'ont pas encore de visa. Et puis il y a une équipe brésilienne et une équipe indienne, toutes les deux viennent de bidonvilles.
Est-ce que le football féminin peut contribuer à l'émancipation des femmes ?
Oui, j'en suis convaincue. D'un côté, le fait de jouer donne de l'assurance aux femmes, ça peut aider au quotidien et ainsi amener à un changement de la société. Dans le même temps, grâce au foot féminin, les femmes font la connaissance d'autres femmes. Je vois souvent des femmes qui commencent le foot et d'un coup leur vie change. Les matchs à l'extérieur, dans d'autres villes, élargissent également leur horizon. Elles sont plus reconnues.
Interview : Alina, Anastasia et David
Une interview avec Claudia Roth, Présidente du parti Alliance 90/Les Verts
Les femmes n'ont le droit de jouer au foot en club que depuis 1970
Vous jouiez au foot quand vous étiez petite ?
Les femmes n'ont le droit de jouer au foot en club que depuis 1970. Je suis née en 1955, donc à cette époque, les filles ne jouaient pas au foot. Heureusement, ça a énormément changé depuis. Mais depuis que je suis toute petite, je suis supportrice, parce aue mon père m'emmenait tout le temps avec lui au stade.
Je me dis des fois que le foot, ce n'est qu'un jeu où des gens courent derrière une balle et et que ça ne sert à rien.
Non, pas du tout ! C'est une question de plaisir, c'est aussi une incroyable performance sportive. C'est un spor
t où il n'y a pas seulement une star au centre mais il y a toute une équipe. Et c'est ça qui est passionant. Peu importe que tu sois blanc, noir, blond, que tu aies les cheveux frisés, que tu sois catholique, musulman ou même athé. L'essentiel, c'est que tu joues bien au foot. C'est donc un magnifique sport qui combat toutes les formes de racisme et d'antisémitisme. J'admire beaucoup Theo Zwanziger, le Président de la Fédération de foot allemande qui a dit : " Pour le ballon, ce n'est pas important qui lui tire dedans ". Cela veut dire peu importe que ce soit une femme, une fille, un garçon, une blonde ou une brune, et c'est ça le plus important.
Interview : Chloé, Clara et Emmanuelle
Interviews : Alina, Anastasia, Clara, Chloé, Coralie, David, Emil, Emmanuelle und Kurt.
Photos, Texte & Dessins: © Grand méchant loup | Böser Wolf - Mai 2011 | www.boeser-wolf.schule.de
Photo des joueuses afghanes: © Lela Ahmadzai
Le football féminin est bien plus que du football
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Lela Ahmadzai, Photographe >>>