MITTWOCH, 18. FEBRUAR 2009 | MERCREDI 18 FÉVRIER 2009
Interview avec Rok Elsner, joueur professionel de foot en Slovénie
Rok Elsner est Slovène mais il a grandi en France. Il parle même avec l’accent de Marseille ! En août 2008, David l'a rencontré à l’hôtel Park Inn à Berlin-Alexanderplatz. C’était juste avant le match entre Hertha BSC et NK Interblock Ljubljana pour la qualification de la Coupe de l'UEFA. Rok avait bon espoir : « Si Hertha a gagné chez nous, on peut aussi gagner chez eux. » Le match s’est terminé par la victoire du club berlinois Hertha BSC (1:0).
Rok Elsner Slovène - Âge : 23 ans |
Comment se sent-on avant un match ?
On se repose, on parle avec les amis, on pense un peu au match aussi, mais avant le match personnellement pas de pression particulière.
Comment allez-vous passer votre journée ?
Aujourd'hui par exemple, on s’est levé à 8 heures et demie du matin. Jusqu’à midi, on peut faire ce qu'on veut, visiter la ville ou rester dans nos chambres. A midi on va rencontrer l’entraîneur qui va nous expliquer sa tactique. Après on va déjeuner, on a encore deux heures de libres et à 16h on va prendre le car pour aller au stade de Berlin. Et après, on va gagner !
Vous êtes Slovène ou Français ?
Les deux. Je suis né en Slovénie, mais j’ai grandi en France. J’y ai vécu pendant plus de 16 ans, donc je connais bien. Je suis arrivé en France à l'âge de 2 ans et j'en suis reparti à 19 ans.
Pourquoi votre famille est-elle allée en France ?
Mon père était footballeur, il est allé à Nice. C’est là aussi que je suis allé à l'école de foot.
Vous parliez slovène à la maison ?
Oui, mais pas tout le temps. Avec mes amis, j'ai toujours parlé français puisque c'était une école française.
Vous avez joué dans les deux pays. Quelle est la différence entre le foot français et le foot slovène ?
La première, c'est le nombre de spectateurs. En France, même en championnat amateur, il y a plus de monde. Et en Slovénie, les spectateurs sont plus critiques, ils mettent plus de pression pour qu'on gagne. En France, c’est moins comme ça.
Il y a aussi des différences au niveau de la nourriture ?
Ah oui, en Slovénie, il n’y a pas de steak haché. Ça manque. Il n’y a pas de fromage non plus comme en France.
Et quel est votre plat slovène préféré ?
C’est un dessert, Palačinke, une sorte de crêpe.
Et en France ?
Bah, comme tout le monde, les pizzas, les pâtes...
La Slovénie vous manquait quand vous étiez enfant ?
Je suis parti à 2 ans, donc pas tellement.
Pourquoi êtes-vous retourné en Slovénie ?
L'occasion s'est présentée. En France, je jouais en amateur et là, j’avais la possibilité de jouer en professionnel.
Et maintenant vous allez souvent en France ?
Oui, quand je le peux, pour voir mes amis.
Comme Hugo Lloris, le gardien de but de l'Olympique Lyonnais ?
Oui, maintenant qu'il n'est plus à Nice, c’est un peu plus compliqué pour se voir. Mais il reste un de mes meilleurs amis. On s’envoie des mails, on reste en contact.
Il y a d’autres joueurs français à Interblock ?
Oui, par exemple Junior. Pour lui, c’était important que je sois là parce que je suis le seul qui parle français, et lui ne parle que le français. Sinon, ça aurait été beaucoup plus difficile pour lui de s’intégrer.
Le Camerounais Théophile Junior Ntamé est le seul autre joueur de l'équipe à parler français.
Vous avez des souvenirs de l’Allemagne ?
Je n’y suis resté que 6 mois. Bon, avec la langue, ce n’était pas facile. Mais, en
Allemagne, il y avait aussi des Croates et des Serbes. En tant que Slovène, on comprend un peu. Les Croates, eux, ne comprennent pas forcément le slovène mais les Slovènes savent souvent parler croate.
Quel a été votre plus grand succès ?
J’en ai eu deux. Premièrement, c’était d'être champion de France dans la catégorie moins de 18 ans, et l’année dernière, Interblock a gagné la coupe de Slovénie. C’est pour ça que je joue contre Hertha aujourd’hui.
Le foot est aussi populaire en Slovénie qu’en France ou en Allemagne ?
C’est dur à dire. Il y a d’autres sports appréciés du public, mais il n’y a aucun sport vraiment national. En hockey ou au basketball, on a de bonnes équipes. L’équipe nationale de basket est d'ailleurs meilleure que celle de foot. Les gens aiment le foot mais pas autant qu’en Allemagne ou en France.
Ça existe les hooligans en Slovénie ?
Oui, mais ils ne sont pas aussi violents qu’en Angleterre.
Quel est votre joueur préféré ?
Zinédine Zidane. Son jeu m’a toujours impressionné.
Quel est votre joueur slovène préféré ?
Le gardien de l’équipe nationale qui joue en Italie, Udinese Calcio.
Comment expliquez-vous que votre club, le club avec le budget le plus élevé, soit le dernier au classement ?
Au début, on a eu des défaites malencontreuses, mais ça arrive toujours à une équipe de perdre. Ensuite, l’entraîneur a démissionné, alors il a fallu s’habituer à une nouvelle tactique, à une nouvelle équipe avec beaucoup de nouveaux joueurs.
Ljubljana, c'est une belle ville ?
Oui, très belle. La Slovénie est un beau pays. Il y a aussi des montagnes magnifiques mais les footballeurs n'en profitent pas vraiment car tout ce qui à rapport au ski est fortement déconseillé. A cause des accidents et blessures.
Vous n’avez pas le droit non plus de sortir avant les matchs ?
Non, il faut se coucher à 10h. Pas question d’aller en boîte !
Interview de David