Monsieur Quillout, est-ce que vous avez fait la Première Guerre mondiale ? De la difficulté de remonter le temps …
Lucile : Si seulement les murs de Selles pouvaient parler !
Ariane : On leur poserait des questions !
Toute la classe est allée à la médiathèque pour écouter Alain Quillout, qui a été Maire de Selles-sur- Cher.
Juliette : C’était très intéressant. J’ai beaucoup appris sur ma ville. En plus, M. Quillout était très gentil. J’ai remarqué que les journaux d’avant étaient beaucoup plus intéressants que ceux d’aujourd’hui. C’est une expérience à vivre. A refaire !
Ariane : On a appris pleins de choses. Les gens, ils vivaient pas pareil. Ils vivaient beaucoup plus en communauté. Maintenant, même si on a de la famille, on ne la voit plus alors qu’avant, on la voyait tous les jours. M. Quillout a une bonne mémoire.
Lucile : Moi je pensais pas que ma ville était aussi active avant. Les cartes postales qu’on a vues étaient des photos qu’on peut prendre n’importe quand, c’est-à-dire des images de la ville et pas des couchers de soleil par exemple.
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Monsieur Quillout, est-ce que vous avez fait la Première Guerre mondiale ?
Celle de 1914 à 1918, je ne pouvais pas. Pour quelle raison d’après toi ?
Parce que vous étiez petit ?
Non, c’est que je n’étais même pas né ! Je n’ai pas connu la guerre de 1914-1918.
Mais est-ce que votre père, il vous a dit qu’il avait fait la guerre ?
Non, mon père a fait la guerre de 1939-1945, la Seconde Guerre mondiale.
Nathan: Je ne sais pas grand chose de la Première Guerre mondiale, mais mon grand-père m’a parlé de son histoire à lui.
Le Cher, la rivière qui traverse la ville, a été la ligne de démarcation entre la zone occupée par les occupants allemands de la guerre de 1939 à 1945. Mon grand-père volait leur nourriture dans le château des Nouies (un petit château qui était le quartier général des Allemands à Bezaine, village où vivait mon grand-père), pour se nourrir et faisait passer des personnes de la zone occupée vers la zone libre en leur faisant traverser le Cher.
Est-ce que l’Allemagne et la France à un moment, ont abandonné la guerre ?
Non, il n’y a pas eu d’abandon. Il y a eu une usure. Je ne sais pas si vous imaginez ce que ça peut être, 4 ans de guerre, pendant lesquels on se tue de part et d’autre des tranchées, à longueur de temps. Le nombre de rescapés, de soldats encore disponibles, devenait de plus en plus petit. A ce moment-là, il y a eu un découragement général et l’envie d’en finir.
Alors du côté français, on a eu la chance d’avoir des alliés. Les Anglais, d’une part, qui étaient là depuis le début de la guerre, mais surtout à partir de 1917 seulement, des soldats américains qui sont arrivés. A l’époque, ils n’avaient pas le casque que vous connaissez, ils avaient un casque plat. Les soldats américains sont venus aider les Français, et cette quantité nouvelle de soldats en bonne santé, pas encore blessés, jeunes et disponibles, a été un appui décisif.
Un corps expéditionnaire américain est arrivé en 1917. Il était installé à Gièvre. à 6 kilomètre de Selles.
Pendant quelques mois, les Américains ont construit un gigantesque camp qui s’étendait depuis Villefranche jusqu’à Selles.
Il y avait 300km de voies ferrées sur lesquelles il y avait des wagons qui venaient de Nantes et de Saint-Nazaire, en transportant du matériel qui était entreposé à Gièvre et repartait ensuite pour le front.
Voici une photo de soldats américains à Selles-sur-Cher, en 1917. On trouve aussi, dans les archives de la commune, quatre mariages de jeunes Selloises avec des Américains.
Est-ce qu’il y a eu un mariage entre une Selloise et un Allemand ?
En 1918, certainement pas ! Pour une raison, c’est que les Allemands ne sont jamais venus à Selles pendant la guerre de 1914-1918.
Mais si un Allemand et un Français, ou plusieurs Allemands et plusieurs Français devenaient amis, comment ça se passait ?
Il y avait, déjà au début de la guerre, des familles qui se connaissaient. Ça existait, notamment dans les milieux artistiques ou chez les gens d’une certaine bourgeoisie. Il y avait des rapports commerciaux. Il y avait parfois des familles de chaque côté du Rhin.
Et bien, chacun est malheureusement parti à la guerre sous son uniforme. Et chacun a fait son combat en espérant simplement que ceux d’en face ne seraient pas ceux qu’on connaissait. Ce n’était pas facile. Mais ça a toujours existé. A la Révolution Française, il y avait ceux qui étaient partisans du roi, et ceux qui étaient partisans de la République, qui parfois dans une même famille se sont tués, parce que c’était ainsi.
Les régions qui ont été touchées par la guerre 14-18, par les démolitions et les tranchées, ont vraiment changé. Dans la région de Verdun, il y a un monument qui indique l’emplacement de villages qui ont complètement disparu. Ils ont été complètement démolis par les canons. Donc là, évidemment, on peut dire que visuellement, ça a changé.
Ici, à Selles, l’aspect de la ville n’a pas changé. Après la guerre, les gens se sont remis à leur train-train, leurs habitudes.
Die Schüler der 7. Klasse hatten die Gelegenheit, Alain Quillout viele Fragen über das Leben in Selles vor hundert Jahren zu stellen, aber auch über deutsch-französische Freundschaften oder über das Ende vom Krieg,die er sehr gerne beantwortet hat. Nathan erzählt uns von seinem Großvater, der im zweiten Weltkrieg Leuten dabei geholfen hat, die Grenze zwischen der besetzten und der unbesetzten Zone Frankreichs zu überqueren.
Uczniowie siódmej klasy mieli możliwość zadania pytań o życie w Selles przed stoma laty pana Alaina Quillouta. Zapytali się również o francusko-niemiecką przyjaźń i o koniec I wojny, na które to pytania pan Quillout chętnie odpowiedział. Nathan opowiedział o swoim dziadku, który podczas II wojny światowej pomagał ludziom przekraczać granicę pomiędzy okupowaną Francją i jej nieokupowaną częścią.
Text: Fragen: Die Schüler der 7. Klasse von Madame Gracieux / Antworten: Alain Quillout
Graphik: © Masterplan-AG Grand méchant loup / Gaia (7. Kl.) / Piktogramme: Felix & Léon (8. Kl.) / Masterplan-AG Böser Wolf (Fotos) / Les amis du vieux Selles (Postkarten)